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Sauvons nos commerces avant qu’il ne soit trop tard !

Sauvons nos commerces avant qu’il ne soit trop tard !

Du bon sens ! Nous, représentants des entrepreneurs et commerçants de France, nous demandons au gouvernement de faire preuve de bon sens et de garder son sang-froid. La deuxième vague de la pandémie qui frappe les citoyens du monde entier et qui submerge les systèmes de santé est d’une violence incroyable. Nous en avons bien conscience. Nous ne remercierons jamais assez les professionnels de santé pour leur dévouement, pour leurs sacrifices.

Mais le remède à cette pandémie inédite dans notre histoire moderne ne doit pas être pire que le mal. Certes, le retour au confinement était nécessaire. Il en allait de notre sécurité à tous. Ainsi, si nous avions salué les mesures de souplesse de ce confinement bis permettant à notre économie de continuer à fonctionner, nous regrettons amèrement les sacrifices réclamés à la grande majorité des commerçants de France, ceux que l’on considère comme « non-essentiels ».  Pourtant, nombreuses sont les raisons, les explications légitimes qui auraient dû inciter l’exécutif à prendre en considération leur volonté de continuer à travailler et à servir nos concitoyens. En toute sécurité. De façon responsable.

Parce que nous sommes tous essentiels. Le commerce et la distribution représentent 3,5 millions de femmes et d’hommes engagés, dont près de 2 millions dans le commerce de détail et 44.000 points de vente répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultra-marin. Avec 80.000 entreprises , 1 million d’actifs dont 300.000 saisonniers, les métiers et les industries de l’hôtellerie sont également un élément essentiel de notre économie. Parce qu’avant d’être des professionnels, nous sommes des citoyens, des pères et des mères de famille responsables, soucieux de protéger les nôtres et les autres. Lors du déconfinement estival, n’avons-nous pas fait la preuve de notre volonté de respecter et de nous adapter aux protocoles sanitaires ? Selon les autorités de santé, les petits commerces et les restaurants, entre autres, n’ont pas été des lieux de propagation du virus. Exemplaires nous avons été. Exemplaires nous serions restés. Il n’y avait aucune raison de douter de nous, de notre capacité et de notre volonté de travailler en toute conscience.

Parce que les commerçants sont des entrepreneurs qui ont pris des risques, qui embauchent, qui innovent. Glorifier l’entrepreneuriat est une chose, le protéger en est une autre semble-t-il. Nous le regrettons. Parce que les commerces, déjà malmenés par les multiples formes de concurrence, sont des lieux de vie essentiels, en particulier dans nos villages. S’ils disparaissent, nous prenons le risque de créer des déserts humains.  

Parce qu’en nous permettant d’ouvrir nos magasins, nous permettons au gouvernement de prendre soin du denier public et de flécher les économies ainsi réalisées vers les secteurs qui en ont le plus besoin. Les prochaines générations nous seront reconnaissantes de cet effort.  Parce que reconstruire sur des ruines serait très long et très coûteux. Alors que le taux de chômage repart à la hausse, notamment des plus jeunes, qu’un certain nombre de nos territoires sont en souffrance, que nos finances publiques sont dans le rouge vif, que la société est inquiète, bloquer un maillon essentiel de notre économie est risqué.

Parce que d’autres pays ont réussi à surmonter cette pandémie sans bloquer leur économie. Nous pouvons également y parvenir. Plus vite nous retrouverons les conditions d’une vie normale, plus vite nous pourrons effacer cette sinistre crise de notre mémoire. Parce que, enfin, cette décision de fermer certains commerces et pas d’autres est tout simplement incompréhensible. Face au virus, nous sommes malheureusement tous égaux. Masqués et en respectant les protocoles sanitaires, faire la queue dans un commerce de mode, un magasin de jouets, une librairie n’est pas plus risqué que dans un supermarché, une pharmacie ou une boulangerie. Ce n’est pas la nature des commerces qui doit décider de leur avenir ! Plutôt que d’interdire, il serait plus avisé d’informer, de faire œuvre de pédagogie, de compter sur l’intelligence collective et le civisme de tous.

Que dire de plus ? Si nous saluons la réactivité du gouvernement face à la crise économique que provoque cette pandémie, nous ne réclamons ni aides, ni prêts garantis supplémentaires. Que l’on nous laisse travailler, tout simplement. Nous ne voulons pas mourir guéris.

Agnès BRICARD, présidente d’honneur du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables

Guillaume CAIROU, président du Club des Entrepreneurs et conseiller du Commerce extérieur de la France

Thibault LANXADE, ancien vice-président du MEDEF

Yves JEGO, ancien ministre, président-fondateur de la certification Origine France Garantie

Dominique RESTINO, président de la CCI de Paris