L’économie a besoin d’autant d’optimisme que de réformes pour fonctionner de façon optimale.
L’éducation Nationale comme l’enseignement supérieur français doivent mettre en place un programme ayant pour objectif d’encourager l’apparition d’une nouvelle vague d’entrepreneurs.
Depuis trop longtemps maintenant, le monde éducatif français et le monde de l’entreprise sont séparés.
Je constate chaque jour comme chef d’entreprise à quel point trop des jeunes candidats qui se présentent devant moi ont trop souvent dû choisir entre un parcours théorique diplômant ou la création d’entreprise quand ils sont porteurs d’un beau projet qui pourrait contribuer à notre économie.
Nous considérons trop en France la création d’entreprise comme étant nécessairement l’objet d’un processus post-diplômant. La théorie d’abord, la pratique ensuite dirait-on simplement. A tort. Pourquoi ainsi reléguer la création d’entreprise quand on sait que la plupart de ceux que nous considérons aujourd’hui comme des génies de l’entrepreneuriat mondial ont tout simplement quitté l’école très tôt ?
La France doit s’inspirer de ce qui marche. Elle doit mettre en place un prêt entrepreneurial, une sorte de prêt d’honneur sans intérêt ni garantie, à hauteur de 30 000 euros par entrepreneur. Notre pays doit offrir également un accompagnement sur mesure aux entrepreneurs sélectionnés, qui profiteraient ainsi d’un mentor, de conseils d’experts et d’un accès à de grands réseaux sur lesquels s’appuyer et avec qui échanger de bonnes pratiques.
Les partenaires rendant possible ce prêt entrepreneurial sont : le ministère des Finances et de l’Économie, la Caisse des dépôt, la BPI, le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie, l’Institut du Mentorat Entrepreneurial (IME) ainsi que le Club des Entrepreneurs.
A l’heure où le salariat traditionnel est de plus en plus remis en cause et que des nouvelles formes d’emploi sont adoubées par les Français, il me paraît plus que jamais nécessaire de faire de l’école républicaine un berceau de l’entrepreneuriat de demain.
Depuis des années, notre pays prend du retard dans la compétition à l’excellence mondiale. Regardons ce qui se fait ailleurs. C’est inspirant et instructif.
En France, tout semble régit par l’excellence scolaire. Pour être socialement valorisé, il faut réussir à l’école et être parmi les élèves les plus brillants de sa classe. Ainsi est rythmée la vie de chaque promotion scolaire.
Sans porter de jugement sur cet état de fait social et sociétal, je constate que dans bien d’autres pays la réussite n’est pas incarnée par cette réussite scolaire mais par la qualité du projet porté et de la capacité à gagner de l’argent. Quand le Français se précipite vérifier si son école d’origine apparaît ou reste dans le classement des meilleurs afin de mieux se vendre ensuite auprès de son employeur, l’américain ou le londonien se précipitent pour vérifier quel est le classement des fortunes mondiales. En France, on mesure la puissance sociale par les diplômes quant aux États-Unis on la mesure au patrimoine et aux projets portés.
La dernière étude d’opinion réalisée par Didaxis sur l’entrepreneuriat dans notre pays a révélé à quel point le gouffre était important entre les Français ayant envie d’entreprendre et ceux passant à l’acte. Il y a sans doute là une partie de l’explication de ce phénomène duquel nous devrions nous détacher même si jamais nous ne devons perdre de vue que la complexité légale et règlementaire transforme trop systématiquement le parcours entrepreneurial en un parcours d’obstacles insurmontables. Cette insécurité juridique rendant toute prévision impossible comme ce découragement structurel doivent être combattus.
J’ai voulu éviter que mon propos soit une longue diatribe mais constitue une base de réflexion constructive pour que l’école fasse en sorte que les jeunes Français pensent tous que l’échec est la mère de la réussite. Combattons la stigmatisation de la réussite comme de l’échec.