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Entretien avec Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs

Entretien avec Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs

Que manque-t-il en France pour booster l’entrepreneuriat auprès des jeunes ?

Pour les voir au quotidien, soit au sein du Club des Entrepreneurs, soit en les accompagnant avec le portage salarial chez Didaxis, l’accès au financement est un réel problème pour l’ensemble des créateurs, d’autant plus lourd que le projet est petit et le créateur jeune. Je désire vivement la simplification des procédures dans les premières années de l’entreprise. Il faut créer un guichet unique d’accompagnement des entrepreneurs. Enfin, le système éducatif doit mieux préparer les jeunes au monde de l’entreprise. Pour résumer nous proposons l’amélioration de leur accompagnement par :

  • la création d’une agence nationale des start-up pour enfin s’y retrouver dans le millefeuille des interlocuteurs quand on veut créer son entreprise. C’est le guichet unique.
  • la généralisation du mentorat entrepreneurial.
  • l’amélioration de leur formation, notamment par le développement de la formation entrepreneuriale continue.
  • l’amélioration de leur financement par l’instauration d’un prêt entrepreneurial.

Quelles sont les principales qualités et forces de la jeunesse ?

Je me base tout simplement sur ma propre histoire. Les observateurs ont une certaine tendance à oublier que Didaxis, avant d’être le groupe qu’il est aujourd’hui avec ses 5 000 salariés, était une aventure débutée en 2004 sans un sou, alors que je revenais de l’étranger, que je n’avais aucun réseau, que les banques refusaient de me prêter un seul euro, que ma profession n’était même pas légalisée, que tout mon entourage me dissuadait de me lancer. A partir de là, je donne deux conseils : faites simple et lancez-vous. Pourquoi ? Parce que je me suis lancé et même s’il ne faut pas insulter l’avenir, Didaxis est une belle réussite. Et faites simple parce que j’ai une conviction : c’est en faisant simple qu’on réussit. Je me suis lancé sur une table Ikea bancale, avec un ordinateur vieux de dix ans qui ramait et dans un studio.

La France, terrain propice à la création d’entreprise ?

Le gouvernement encourage certes à créer son entreprise, mais les membres du Club des Entrepreneurs que je préside font face à une réglementation complexe et instable. Ces dernières semaines, ils n’ont cessé de m’alerter sur le fait qu’il est temps pour le gouvernement de se pencher sur la question de l’instauration d’un droit à l’erreur entrepreneuriale. La France doit valoriser l’initiative entrepreneuriale et donner une nouvelle chance à ceux qui ont fait fausse route. Coller une étiquette de looser au Français qui a pris un risque en créant sa boite est juste un véritable scandale. C’est un véritable devoir qu’a la France de lui faire de nouveau confiance. Je préfère l’entrepreneur qui a pris des risques et tenté d’avoir pris sa vie en main à celui qui n’a jamais rien tenté de construire.