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Belleville Manufacture, les costumes made in France

Belleville Manufacture, les costumes made in France

Serial entrepreneur et fervent défenseur du made in France, Gilles Attaf était l’invité du Business Club de France des Entrepreneurs. Après que l’entreprise de confection de costumes Smuggler, pour laquelle il travaillait, a délocalisé ses ateliers au Portugal, Gilles Attaf a décidé de relancer une nouvelle marque de costumes made in France : Belleville Manufacture, pour l’élégance à la française. Au menu : circuits courts, réindustrialisation, recyclage, militantisme en faveur de l’écosystème vertueux de la création à la française. « Belleville », du nom de la ville où était situé le premier atelier de son père qui lui a enseigné cet art d’entreprendre. Gilles Attaf a par ailleurs été récemment nommé président de la certification « Origine France Garantie ».

Vos costumes sont confectionnés en France, toujours à Limoges ?

« Absolument. C’est un savoir-faire inégalable, France Manufacture est l’outil de production de tous mes costumes. C’est la dernière usine de ce type en France. Aujourd’hui, Belleville Manufacture existe en synergie avec France Manufacture : je suis un traumatisé de la perte des savoir-faire, c’est très difficile de relocaliser, donc il faut éviter les délocalisations, réindustrialiser. Il y a aussi une valeur écologique, l’empreinte carbone est moindre si l’on produit sur le territoire. »

Le terreau est favorable dans le pays, la crise sanitaire a rappelé que le made in France est important.

Demain, avec le digital, cela permettra-t-il de créer de petites industries pilotables à distance, sources d’emplois qualifiés et de productivité ?

« C’est quelque chose d’essentiel pour la réindustrialisation en effet. Il faut absolument réussir à passer au digital, à être performant grâce à l’intelligence artificielle, à la maintenance prédictive au-delà de l’automatisation des postes. Les entreprises françaises en ont pris conscience après avoir pris du retard. Il y a aussi un terreau favorable grâce aux réflexions sur la quête de davantage de performance industrielle. Le crédit d’impôt recherche devrait être davantage fléché vers l’industrie plutôt que vers les services. L’innovation et la formation sont les éléments essentiels pour produire en France. On va aussi travailler sur la montée en gamme et la compétitivité hors coûts : on parle toujours de coûts du travail mais la compétitivité hors coûts n’est pas à négliger. »

J’en profite pour parler du regroupement que vous présidez, Forces Françaises de l’Industrie, un regroupement de PME pour accélérer le déploiement des industries en France.

Vous dites « Nous sommes plutôt bons dans notre pays pour faire émerger de belles start-ups, alors pourquoi ne pas le faire pour des PME un peu plus classiques ? ». Vous êtes aussi le tout nouveau président de la certification « Origine France Garantie », un mouvement qui pourrait être accompagné par les consommateurs ?

« Tout à fait, je suis ravi d’avoir été choisi pour succéder à Yves Jégo, même s’il reste président d’honneur évidemment. J’ai été l’un des premiers labellisés, je connais l’importance de ce label qui certifie pour le consommateur que le produit a bien été fabriqué en France. Mon objectif est de faire connaître cette certification et fédérer le plus d’acteurs possibles pour être performants. Plus nous serons nombreux, plus les donneurs d’ordre seront obligés à relocaliser. »