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Jamais dans notre histoire les impôts n’ont été aussi stigmatisants

Jamais dans notre histoire les impôts n’ont été aussi stigmatisants

Interview Guillaume Cairou par Atlantico Business:

Atlantico Business : 17.000 emplois détruits au troisième trimestre selon vous, est-ce un phénomène que l’on doit imputer à la crise ou plus particulièrement à la situation économique française ?

Guillaume Cairou : Je crois effectivement, que nous sommes encore dans une situation de crise mondiale. Mais cette crise a bon dos et ne doit pas servir à justifier notre inaction face au manque de réforme structurelle en France. Chacun sait que notre pays doit se restructurer en profondeur car nous avons une économie malade et à bout de souffle. N’oublions pas que nous avons une faiblesse record des marges et une destruction importante de nos entreprises, qui sont les premières créatrices d’emplois sur le secteur marchand. Et puis, jamais dans notre histoire les impôts n’ont été aussi stigmatisants à l’heure où la plupart des états qui connaissent la croissance les ont diminués. C’est donc un paradoxe typiquement français et assez étonnant : on parle de compétitivité depuis des mois mais les mesures qui sont prises vont à l’exact opposé de cette compétitivité.

Atlantico Business : Pourquoi accusez-vous particulièrement le coût du travail ?

Guillaume Cairou Il y a une réalité incontestable : la France a subi une évolution défavorable de son coût du travail. Les entreprises françaises ont une différence de 15 points avec l’Allemagne alors que nous étions au même niveau il y a 10 ans. La France a connu un véritable renchérissement de son coût de production et ce, depuis 1985. Cela ne permet plus d’investir, de la faire de la R&D et d’être compétitif. Donc l’urgence aujourd’hui, c’est de baisser ce niveau de charge pour récupérer un niveau de compétitivité optimal. Il ne faut pas se leurrer, c’est le coût du travail qui est le principal frein à l’embauche malgré ce que peuvent dire les économistes ou les hommes politiques. Il faut remettre à plat ce mille feuilles de charges sociales qui aujourd’hui, n’est plus adapté à cet objectif de croissance et de simplification que nous attendons tous : baisser le coût du travail et favoriser l’ouverture à l’export de nos entreprises.

Atlantico Business : Selon vous, la clé c’est la réduction des dépenses publique. Ce gouvernement peut-il mieux faire que le précédent à ce sujet ?

Guillaume Cairou Je crois que les entrepreneurs ne sont ni de droite, ni de gauche. Ce qui les intéresse et ce qu’ils vivent au quotidien, c’est l’économie, la création de richesse et d’emploi et pas l’idéologie. Je crois que l’on peut objectivement constater que la France fait figure de mauvais élève en matière de dépenses publiques. Ce qui est davantage préoccupant, c’est que tous nos voisins ont inversé la tendance au cours des 50 dernières années. Nous étions à 35% du PIB dans les années 60, 50% dans les années 90 ! Nous avons atteint un niveau record et désormais la France est dans un modèle de croissance par la dette publique : notre économie est sous perfusion permanente. La montée des dépenses publiques mine la production et l’emploi marchand. Il faut que le gouvernement comprenne qu’il faut finir avec cette spirale infernale qui plombe notre économie : il faut agir.